Comprendre le traitement du diabète
Se faire suivre régulièrement par un diabétologue
Il est important de se faire suivre par un spécialiste. Bien souvent, avec un diabète de type 2, on ne consulte un diabétologue que lorsque surviennent les complications alors que celles-ci auraient pu être retardées voire stoppées. Une visite tous les 3 mois environ est recommandée. Outre la mesure de l’hémoglobine glyquée (taux moyen de la glycémie pendant les deux à trois derniers mois), le soignant vous accompagne dans le suivi de votre traitement, l’ajuste, au fil du temps, en fonction de l’évolution de votre diabète et de vos projets de vie (grossesse…). Il répondra également aux questions que vous vous posez. Pour une prise en charge optimale, il est également conseillé de faire suivre chacune des pathologies associées aux complications du diabète par un spécialiste de la maladie (cardiologue, ophtalmologiste, sexologue, podologue, angiologue, etc.) si possible sensibilisé au diabète.
Participer à un programme d’éducation thérapeutique
Vivre avec son diabète au quotidien, pour ne pas être une fatalité, cela s’apprend. Des professionnels de santé et des patients formés peuvent vous accompagner en fonction de vos besoins. Cet accompagnement fait partie de vos soins et de la prise en charge de votre maladie : c’est l’éducation thérapeutique.
Etre plus autonome et intégrer sa maladie dans sa vie quotidienne sont les objectifs des programmes d’éducation thérapeutique :
1 – Avoir le temps de mieux la connaitre : comprendre sa maladie et son traitement.
2 – Prendre soin de sa santé et diminuer les risques d’aggravation : trouver du plaisir à pratiquer une activité physique et avoir une alimentation adaptée, gérer ses médicaments, faire face à un problème de santé…
3 – Etre mieux compris par son entourage : savoir comment en parler à sa famille, ses amis, ses collègues de travail…
4 – Bien vivre au quotidien : maintenir sa vie intime, organiser son prochain voyage, aller au restaurant, recevoir ses amis, avoir des aides…
5 – Etre moins seul et avoir confiance en soi : en parler avec des professionnels de santé spécialisés et partager son vécu avec d’autres personnes vivant avec la même maladie.
Le suivi au quotidien de la glycémie
Le taux habituel de glucose dans le sang (source Fédération française des Diabétiques):
Pour vivre le plus confortablement possible avec son diabète et éviter les complications, il est nécessaire de maintenir sa glycémie entre 0,70 g/l et 1,10g/l.
En-dessous, c’est l’hypoglycémie, qui demande à la personne d’ingérer rapidement des sucres rapides pour faire remonter la glycémie.
Au-dessus, c’est l’hyperglycémie, qui peut nécessiter une injection d’insuline si vous n’avez pas prévu de grosse dépense d’énergie derrière.
Le suivi, plusieurs fois par jour, de sa glycémie (les « dextros »), est indispensable, quel que soit le type de diabète. Il permet de mieux se connaître, de mesurer l’influence de différents facteurs sur sa glycémie et ainsi d’adapter son traitement.
Quelques exemples de facteurs provoquant des fluctuations de glycémie :
• les aliments / leur quantité : la digestion des glucides libère du glucose dans le sang. Selon l’index glycémique des aliments (la rapidité avec laquelle le sucre contenu dans un aliment en particulier arrive dans le sang), la quantité, la glycémie augmente plus ou moins rapidement et plus ou moins fortement ;
• une activité physique intense ou mesurée : lors d’une activité physique, les muscles ont besoin de plus d’energie. Ils consomment donc plus de glucose, ce qui entraîne une diminution de la glycémie ;
• un moment de stress : lors d’une émotion forte, le corps réagit en sécrétant des hormones du stress. Celles-ci sont hyperglycémiantes : elles entraînent une augmentation de la glycémie afin de préparer le corps à réagir (source : Diabète Quebec : le stress et le diabète) ;
• un nouveau traitement médicamenteux : les corticoïdes, par exemple, sont hyperglycémiants (augmentent la glycémie)
• …
La fréquence de ces mesures varie en fonction de chaque individu. Elles se font généralement à jeun le matin, 2 heures après chaque repas, avant une activité sportive. Les mesures de glycémie s’effectuent grâce à un lecteur de glycémie : avec un stylo auto-piqueur, on recueille une goutte de sang du côté d’un doigt sur une bandelette ou une électrode reliée au lecteur. Celui-ci indique le taux de sucre dans le sang.
L’importance de l’alimentation dans le traitement du diabète
Quel que soit le type de diabète, l’alimentation tient une place prépondérante dans le suivi de la glycémie. Une alimentation équilibrée limite la prise de poids. Or, un surpoids favorise l’insulino-résistance : les récepteur d’insuline des cellules dysfonctionnent et ne permettent plus au glucose de pénétrer dans les cellules de nos muscles, des tissus adipeux, du foie. Une partie du traitement consiste donc à adopter une alimentation équilibrée, recommandée à toute personne, avec ou sans diabète.
L’importance de l’activité physique dans le traitement du diabète
L’activité physique :
• diminue la pression artérielle
• stimule l’absorption de l’insuline par les cellules
• diminue le mauvais cholestérol et augmente le bon
• améliore le bien-être…
Une activité physique est donc indispensable pour réguler la glycémie, ralentir (voir éviter) l’arrivée des complications liées au diabète et lutter contre les baisses de moral.
L’insuline pour le traitement du diabète de type 1 et parfois de type 2
Dans le diabète de type 1 (et dans les cas avancés de diabète de type 2), le pancréas ne produit plus l’insuline indispensable à la pénétration du glucose dans les cellules de nos muscles, des tissus adipeux, du foie. Le traitement réside donc en un apport extérieur d’insuline, au moment des repas, notamment. Il existe différentes sortes d’insulines, classées selon leur rapidité et durée d’action :
• Les insulines rapides : on les injecte juste avant le repas. Elles agissent en moins de 30 minutes, pour une durée de 2 à 5h.
• Les insulines lentes : les injections ne dépendent pas des repas et s’effectuent à heures fixes. Elles agissent pendant 24h environ
• Les insulines retard : elles agissent 1h après leur injection, pour une durée moyenne de 20h.
• Il existe également des associations d’insulines combinant les actions de chacune.
Les doses d’insuline injectées sont calculées en fonction
• de votre rapport taille / poids,
• de votre glycémie,
• de la quantité de glucides que vous allez ingérer au cours du repas,
• de l’activité physique prévue dans les heures qui viennent.
On compte deux manières d’injecter l’insuline :
• Le stylo à insuline : en comprendre le fonctionnement
• La pompe à insuline : elle fournit une quantité régulière d’insuline tout au long de la journée à l’organisme. C’est le « débit basal », déterminé avec votre diabétologue. La pompe permet aussi d’administrer des doses supplémentaires au moment des repas : c’est le «bolus». En savoir plus sur le fonctionnement de la pompe
Diabète de type 2 : antidiabétiques oraux et insuline
Au fil du temps, une alimentation équilibrée et les activités physiques peuvent ne plus suffire à équilibrer son diabète et contrôler sa glycémie. Des médicaments, les antidiabétiques oraux deviennent alors nécessaires pour lutter contre « l’insulino-résistance » et ainsi faciliter la pénétration du glucose dans les cellules de nos muscles, des tissus adipeux, du foie.
Comment agissent chacun des médicaments ?
Le passage aux injections d’insuline survient quand le pancréas s’est épuisé et ne sécrète plus assez d’insuline.
Le traitement du diabète pour une vie saine
Dans tous les cas, apprendre à connaître son diabète, suivre son traitement, adopter une hygiène de vie saine, sont autant de facteurs qui vous aideront à mieux vivre avec votre pathologie et à éviter les complications. N’hésitez pas à participer à des séances d’éducation thérapeutique que peuvent vous proposer vos professionnels de santé.